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Limoges : deux jeunes sont morts dans un accident de scooter après un refus d’obtempérer

Sur le lieu où un scooter a fini sa course après avoir percuté un véhicule à la suite d’un refus d’obtempérer dans la nuit du samedi 5 au dimanche 6 août. Les deux hommes circulant sur le 
deux-roues sont morts.  A Limoges (Haute-Vienne), le 6 août 2023.

Deux jeunes hommes circulant à scooter sont morts à Limoges (Haute-Vienne) après avoir percuté un véhicule à la suite d’un refus d’obtempérer dans la nuit du samedi 5 au dimanche 6 août, a appris l’Agence France-Presse (AFP) de sources policières. Un peu plus d’un mois après la mort de Nahel M. tué par le tir d’un policier à Nanterre, et qui avait déclenché plusieurs nuits d’émeutes dans tout le pays, ces deux nouvelles morts ont provoqué des échauffourées à Limoges, avec des incendies de véhicules, rapidement maîtrisées.

Selon la version des faits donnée par la police et confirmée par le parquet, le deux-roues aurait pris la fuite à la vue d’un véhicule de la brigade anticriminalité (BAC) qui s’apprêtait à le contrôler, vers 22 h 50. Une course-poursuite se serait engagée, avant que les policiers y renoncent « compte tenu de la vitesse du véhicule, estimée à plus de 100 km/h, et des risques pris par le conducteur du scooter », relate le procureur dans un communiqué.

Le scooter, un puissant Yamaha T-Max, aurait alors grillé un feu rouge et percuté un véhicule tiers. La voiture de police se trouvait à « au moins 150 mètres » de là au moment du choc, d’après ces témoins cités par le parquet. Le conducteur du deux-roues, mineur, et l’autre victime, majeure, ont été projetés « à plus de 20 mètres ». Transportés à l’hôpital, ils sont tous les deux morts en dépit d’un massage cardiaque pratiqué sur place. Ils portaient tous les deux un casque. « Le conducteur du scooter est un mineur de 17 ans. L’identité du passager demeure à confirmer, ses empreintes digitales conduisant à plusieurs identités différentes », a précisé le procureur.

Selon la mairie de Limoges, la voiture percutée avait à son bord un père de famille et ses jeunes enfants, qui sont « choqués et traumatisés ». « On a vu les deux jeunes par terre qui ne bougeaient plus, le scooter très endommagé et le véhicule très accidenté du père avec ses deux enfants. On se demande comment eux n’ont rien eu », a déclaré une voisine.

Véhicules incendiés

Un produit s’apparentant à de la résine de cannabis a été retrouvé dans une sacoche appartenant à l’une des victimes. Un proche, interrogé par l’AFP, a précisé que le conducteur était originaire du quartier de Beaubreuil, où il aurait eu « quelques soucis avec la police »« Il a sans doute pris peur car son T-Max n’était pas en règle, il n’avait pas les papiers », a-t-il ajouté. Le parquet a confirmé que le certificat d’assurance du scooter était périmé.

Après les faits, des échauffourées se sont produites dans la ville avec, selon les pompiers, des véhicules incendiés à Beaubreuil. « Je pense que ça va encore chauffer », estimait le proche des victimes interrogé par l’AFP. Le quartier est resté calme dimanche dans la journée. La compagnie CRS 8, unité spécialisée dans la lutte contre les violences urbaines, et un escadron de gendarmes mobiles ont été déployés à Limoges.

« Le chagrin s’exprimant par la colère ne saurait justifier une quelconque violence. Aucune violence ne ramènera ces deux garçons à la vie », a réagi le maire de Limoges, Emile Roger Lombertie, dans un communiqué. « L’apaisement et le recueillement sont nécessaires pour accompagner les familles et les amis dans leur deuil », a-t-il ajouté.

Ce drame s’est déroulé un peu plus d’un mois après la mort de Nahel M., 17 ans, tué par un policier, le 27 juin à Nanterre, après un refus d’obtempérer. Sa mort a déclenché plusieurs nuits de violences urbaines dans tout le pays. Elles ont été marquées par des heurts entre émeutiers et forces de l’ordre, des scènes de pillages, des tirs de mortiers d’artifice sur des bâtiments publics et des incendies.

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Deux semaines plus tôt, à Angoulême, Alhoussein Camara, un Guinéen âgé de 19 ans, avait été tué par le tir d’un policier lors d’un contrôle routier.

Le Monde avec AFP

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