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Clap de fin pour la librairie française de Jérusalem

La façade de la librairie française de Jérusalem Vice Versa, qui a fermé ses portes le 27 juillet.

La librairie française de Jérusalem Vice Versa a mis la clé sous la porte jeudi 27 juillet, alors qu’elle aurait dû fêter ses 23 ans quelques jours plus tard. Sa directrice, Nathalie Hirschsprung, qui avait repris ce magasin en 2019, était confrontée à une érosion des ventes depuis deux ans. « J’ai perdu, au cours de cette période, la moitié de mes clients en raison de la concurrence de Lireka. » Cette librairie en ligne vise les deux millions d’expatriés français dans le monde et tous les francophones en proposant des tarifs attractifs, inférieurs à ceux d’Amazon pour des délais de livraison équivalents.

Malgré 71 400 euros d’aides versées par le Centre national du livre (CNL) depuis 2019, Nathalie Hirschsprung accuse aussi « l’absence de commandes » significatives « des institutions françaises en Israël ». Aucune législation ne protégeant les locataires, elle risque, dit-elle, si son propriétaire n’est pas arrangeant, de « devoir payer le loyer jusqu’à la fin du bail, en décembre 2024 », malgré sa faillite.

Marc Bordier, cofondateur de Lireka, trouve « un peu facile de désigner [sa start-up] comme bouc émissaire, d’autant plus qu’il existe de nombreux autres facteurs, la hausse des loyers, des charges de personnel ou du tarif de l’énergie… qui fragilisent toutes les librairies ». Présente en Israël depuis deux ans, son entreprise y « envoie des commandes de livres, avec un panier minimum de 50 euros, et inclut dans ses tarifs le prix du transport par Fedex et de la TVA locale à 17 % », explique-t-il.

Lireka est adossée à la librairie grenobloise Arthaud, et Marc Bordier sait « à quel point le modèle de la librairie indépendante peut être fragile et la concurrence difficile ». Israël est devenu son quatrième marché, après les Etats-Unis, en tête, puis le Canada et la France. « Nos ventes ont progressé en Israël, mais pas plus qu’ailleurs », dit-il.

Un audit sur les librairies françaises

Le ministère de la culture va lancer à l’automne une étude mondiale sur la situation économique de ces librairies françaises de l’étranger (LFE), ce qui permettra, précise le CNL, « de mesurer l’impact de Lireka sur leur clientèle ».

Considérées comme l’emblème de la francophonie, de l’exception française ou encore comme la vitrine de l’édition hexagonale, ces LFE souffrent de maux toujours plus violents : délais de livraison trop longs , prix de vente plus élevés qu’en France, explosion des coûts des transports et concurrence sévère des plates-formes numériques comme Amazon et Lireka.

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