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Les maires en première ligne face au trafic de drogue et la violence qui l’entoure

La cité de la Busserine (considéré comme l’un des points les plus importants du trafic de drogue à Marseille), où un homme a été tué le 24 avril et un autre blessé lors d’une fusillade, le 27 juin 2023.

C’est une chronique macabre, qui souligne l’ampleur du phénomène. Partout dans le pays, le trafic de drogue décime ceux qui le font vivre, et parfois au-delà. Dernier exemple en date, un homme de 32 ans a été tué par balle dans la nuit du dimanche 30 au lundi 31 juillet à Marseille et une enquête ouverte pour « assassinat en bande organisée ». Le 12 juin, une fusillade à la terrasse d’un bar de la Belle-de-Mai, un quartier populaire du centre de la cité phocéenne, a fait cinq blessés. Début juin, deux écoles ont dû fermer deux jours à Valence, après que des parents ont été pris à partie par des dealeurs. En mai, dans cette même ville, trois personnes avaient été tuées en cinq jours. Le même mois, le trafic de drogue a fait des victimes à Courrières (10 000 habitants, Pas-de-Calais) comme à Villerupt (10 000 habitants, Meurthe-et-Moselle).

Partout, les maires sont aux premières loges, effarés de voir la violence se répandre. « Elle est exacerbée depuis dix ans, constate l’édile (Les Républicains, LR) de Valence, Nicolas Daragon. , on vit un paroxysme : les armes sont exhibées, et utilisées… »

Serge Andrieu, maire (divers gauche) de Carpentras (Vaucluse), abonde : « Nous avons vécu une aggravation après le Covid. Ça a pris une ampleur catastrophique. » Il déplore les dégradations. « Ils cassent tout », soupire l’élu. Des appartements ont été forcés ; l’éclairage public supprimé. « Ils ont fait couler de l’essence dans les gaines électriques et y ont mis le feu », explique-t-il. « Cela entraîne des travaux monstrueux », précise M. Andrieu. « Ils fouillent les voitures, poursuit-il. J’ai trois quartiers qui sont devenus des zones de non-droit. » Pris à partie, les éboueurs et les postiers ont déserté.

Face à un trafic qui ronge leurs cités, beaucoup de maires interpellent l’Etat. Fin mai, après l’assassinat du jeune Malik Lassel dans un « énième règlement de comptes », le maire (ex-LR) de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, demande une fois de plus des renforts de police nationale, « parce que c’est à elle d’agir pour casser cette gangrène mortifère », rappelle-t-il.

« J’ai dit aux administrations : “Aidez-nous !” »

Les habitants ont le sentiment d’« être abandonnés par l’Etat parce qu’il n’y a plus d’autorité ni maîtrise de la sécurité dans ces quartiers », assure Nicolas Daragon. Le problème, c’est que l’Etat, qui « a baissé ses effectifs pendant vingt ans », dénonce-t-il, n’est « absolument pas présent dans la durée. Il n’agit qu’en réaction. Il n’y a pas assez de prévention, et de harcèlement des délinquants ».

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