Close

Le Royaume-Uni, miné par l’inflation, vit sa quatorzième hausse des taux d’intérêt d’affilée

Lors de chaque déplacement, à chaque discours, sur l’en-tête de chaque courriel officiel, Rishi Sunak le rappelle : en janvier, le premier ministre britannique avait fait cinq grandes promesses à ses concitoyens. La première d’entre elles était de « réduire de moitié l’inflation » d’ici à la fin de 2023 (ses autres engagements concernaient la croissance économique, la baisse de la dette publique, la réduction des listes d’attente dans les hôpitaux et l’arrêt de l’immigration illégale). Quand il s’était exprimé, l’inflation était de 10,5 %. Sept mois plus tard, elle a reculé, mais plutôt moins que dans les autres grandes économies. Ainsi, en juin, elle demeurait à 7,9 % sur douze mois, ce qui en faisait la plus forte des pays du G7.

Comme l’Europe et les Etats-Unis, le Royaume-Uni se débat avec une violente poussée des prix. Mais plus encore qu’ailleurs, le phénomène semble persistant. Pour tenter de l’enrayer, la Banque d’Angleterre (BoE) multiplie les hausses de taux d’intérêt. Elle a démarré avant les autres, procédant à sa première augmentation dès décembre 2021, là où la Fed américaine a attendu mars 2022 et la Banque centrale européenne juillet 2022.

Cela étant, elle n’en a pas fini. Jeudi 3 août, pour la quatorzième fois de suite, elle a relevé son taux directeur, cette fois-ci de 5 % à 5,25 %, un niveau qui n’avait pas été atteint depuis 2008. Jamais, depuis sa création, en 1694, l’institution monétaire britannique n’avait effectué autant de hausses successives. Comme un symbole de la fragilité économique du pays, l’enseigne d’équipements ménagers Wilko, qui détient 400 magasins, a annoncé jeudi qu’elle allait déposer le bilan. Près de 12 000 emplois sont menacés.

Le ton adopté par la BoE est cependant un peu plus optimiste que les mois précédents. « En juin, l’inflation a reculé, ce qui est une bonne nouvelle, et elle va continuer à le faire dans les mois à venir », affirme Andrew Bailey, son gouverneur. D’après lui, elle tombera à environ 5 % en octobre, ce qui devrait permettre à M. Sunak d’honorer sa promesse. D’ici un an, elle devrait être descendue à 3 %.

L’impact vient en particulier du gaz

M. Bailey souligne aussi que le scénario catastrophe, que la Banque d’Angleterre prédisait à l’automne 2022, ne s’est pas concrétisé. « L’économie a été plus solide que prévu. (…) En novembre [2022], nous prévoyions une longue récession peu profonde. Cela ne s’est pas réalisé. » A la place, le Royaume-Uni a enregistré une faible croissance, d’environ 0,2 % par trimestre sur l’ensemble du premier semestre. Du fait de cette quasi-stagnation, le pays connaît une meilleure dynamique que celle de l’Allemagne, mais moins bonne que celle de la France, et nettement moins bonne que celle des Etats-Unis.

Il vous reste 55.13% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

source

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

0 Comments
scroll to top