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La mer Baltique, nouveau front de l’OTAN

Le navire russe lance-missiles « Sovetsk », après des exercices militaires en mer Baltique, au port de Saint-Pétersbourg, le 28 mai 2023.

Le Musée Vasa, à Stockholm, vaut d’être visité pour plusieurs raisons. L’épave complète et parfaitement conservée du navire amiral de la flotte suédoise en est une. Le Vasa a coulé en 1628, quelques minutes après le début de son voyage inaugural, en plein cœur de la jeune capitale de l’une des grandes puissances européennes d’alors. Episode douloureux pour la fierté nationale.

Mais le musée raconte aussi le contexte géopolitique qui avait prévalu à la construction de ce géant des mers dont la mission essentielle, avec ses 64 canons, devait être d’assurer la sécurité des lignes logistiques en mer Baltique pour les troupes suédoises qui combattaient en Pologne, à une époque où la plus grande partie de la mer Baltique était bordée de territoires conquis par les Suédois.

Aujourd’hui, alors que la Finlande vient de rejoindre l’OTAN lors du sommet de Vilnius le 11 juillet et que la Suède est à sa porte, attendant la ratification des Parlements turc et hongrois qui pourrait intervenir cet automne, la mer Baltique se trouve à nouveau à l’aube d’un bouleversement géopolitique majeur.

Mercredi 2 août, la Russie, qui entend montrer qu’elle ne se laisse pas impressionner par cet élargissement de l’OTAN à ses frontières, a annoncé par la voix du ministère de la défense le lancement de nouvelles manœuvres en mer Baltique. L’exercice naval « Bouclier océanique 2023 » devrait entraîner 30 navires de guerre et bateaux, 20 navires de soutien, 30 avions de l’aviation navale et des forces aériennes et spatiales russes et environ 6 000 militaires. Objectifs déclarés de l’exercice : protéger les communications maritimes, le transport des troupes et des cargaisons militaires et la défense du littoral. Ces manœuvres, comme toujours, vont être suivies de près par les pays voisins. Au premier rang desquels la Suède.

« Jusqu’à 10 000 traces »

A quelques kilomètres du lieu du naufrage du Vasa, un autre navire de guerre suédois, ancré dans son port d’attache de l’archipel de Stockholm, attend son heure. La corvette HMS Härnosand assure la même mission que le Vasa. Ses 64 canons ont été remplacés par huit lance-missiles Robot 15 d’une portée de cent kilomètres, et sa coque est faite de plastique renforcé de fibres de carbone, une technologie furtive censée rendre le navire difficilement détectable, tout l’inverse du navire du XVIIe siècle avec sa multitude de sculptures colorées destinées au contraire à impressionner l’ennemi.

Les missions actuelles de la 4e flottille de combat sont la défense côtière – la principale, axée sur le déminage et la lutte anti-sous-marine –, la protection des voies de navigation et le renseignement. Fin juillet, avant le début des manœuvres russes, on comptait quelque 3 800 traces en mer Baltique, du cargo au voilier. « Mais cela peut aller jusqu’à 10 000 traces », note le capitaine de vaisseau Anders Bäckström, commandant de la 4flottille de combat, à bord du HMS Härnosand, faisant de cette mer presque close un espace où la navigation est extrêmement dense, sans compter les parcs d’éoliennes ou les câbles sous-marins.

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