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Emmanuel Macron prépare une rentrée sans élan depuis le fort de Brégançon

La Première Dame de France Brigitte Macron en vacances au Fort de Bregancon avec son mari Emmanuel Macron, président de la République française, et leur chien Nemo, à Bormes-les-Mimosas, dans le sud de la France, le 30 juillet 2023.

Samedi 29 juillet, quelques heures à peine se sont écoulées entre l’atterrissage d’Emmanuel Macron, revenu d’une tournée en Océanie, et son départ, dans la soirée, pour le fort de Brégançon (Var), en compagnie de son épouse. Pressé de fuir Paris, le couple présidentiel a posé ses valises pour quelques jours dans la résidence de villégiature des chefs d’Etat, autrefois prisée de Georges Pompidou.

Si la première dame a été aperçue par les paparazzis, qui « planquent » sur la côte varoise, le chef de l’Etat reste invisible depuis son arrivée. Emmanuel Macron est accaparé par le coup d’Etat au Niger. De réunions de crise en appels au président renversé, Mohamed Bazoum, le chef de l’Etat suit de près l’évacuation des ressortissants français, orchestrée mardi 1er août, par le Quai d’Orsay, avant l’expiration, dimanche, de l’ultimatum fixé aux putschistes par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) pour « restaurer l’ordre constitutionnel ».

Naviguant, depuis sa première élection, en 2017, d’une crise à l’autre, le chef de l’Etat devrait profiter de ces quelques jours avant le conseil des ministres de la rentrée, le 23 août, pour faire le bilan des mois écoulés, marqués par les manifestations contre la réforme des retraites et les émeutes urbaines de début juillet. Une introspection avant de se projeter dans les dossiers à venir d’un second quinquennat en manque d’élan.

Emmanuel Macron, qui a confié au Figaro avoir emporté dans ses bagages une dizaine d’ouvrages au profil « éclectique », suivra peut-être les conseils de lecture de son ancienne plume, Jonathan Guémas, en se plongeant dans l’ouvrage de Giuliano da Empoli, Les Ingénieurs du chaos (JC Lattès, 2019). L’auteur du Mage du Kremlin y décrypte le travail minutieux de communicants, idéologues et experts du big data, pour porter au pouvoir les populistes. Alors que l’extrême droite poursuit son ascension, « le président pourrait en retenir l’idée qu’il faut faire émerger des ingénieurs de la République et du progrès », souffle M. Guémas, désormais directeur des stratégies au sein de l’agence de communication Publicis.

« Faire de la dentelle »

Le chef de l’Etat pourrait aussi se pencher sur les livres de François Dubet, sociologue de l’éducation, des inégalités sociales et des sentiments d’injustice, pour comprendre le message envoyé par les jeunes émeutiers de juillet.

Prudent, et silencieux, après les violences urbaines qui ont suivi la mort du jeune Nahel M., abattu à Nanterre, le 27 juin, par un policier lors d’un contrôle routier, Emmanuel Macron s’est limité, jusqu’ici, à une réponse sécuritaire. « L’ordre, l’ordre, l’ordre », a-t-il martelé lors d’un entretien aux « 13 heures » de TF1 et de France 2, le 24 juillet, promettant un message plus « exhaustif » à la fin de l’été. « La mort terrible de Nahel M. a replacé Emmanuel Macron sur son point faible qu’est le régalien. Et restaurer l’ordre n’est pas un projet de société, c’est un devoir de l’Etat », observe Gaspard Gantzer, ancien conseiller en communication de François Hollande.

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