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Canicule de 2003 : comment la France s’est-elle adaptée, politiquement et socialement, depuis vingt ans ?

Une vague de chaleur inédite, des services hospitaliers débordés, des morts qui se comptent très vite par dizaines, voire centaines, dans les hôpitaux et les établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), un ministre de la santé, Jean-François Mattei, qui temporise depuis son lieu de villégiature et un gouvernement qui tarde à agir : il y a vingt ans, du 2 au 17 août 2003, la France a connu sa plus intense et longue canicule, au cours de l’été le plus chaud connu depuis 1950. La plus meurtrière aussi, puisqu’elle a entraîné la mort de 15 000 personnes en quinze jours.

A posteriori, le terrible bilan humain a mis en lumière la méconnaissance, de la part des pouvoirs publics, des risques de mortalité liés à l’exposition à la chaleur et l’impensé politique que représentaient jusqu’ici les épisodes de forte chaleur. L’impréparation et le défaut d’anticipation ont été relevés quelques mois plus tard, à l’hiver 2004, dans le rapport de la commission d’enquête de l’Assemblée nationale consacrée à la gestion de la canicule.

Gravée dans la mémoire collective, cet événement a créé un précédent politique, qui a conduit à la présentation du premier plan canicule national par le successeur de M. Mattei au ministère de la santé, Phillippe Douste-Blazy, en mai 2004. Le Monde fait le point, vingt ans après, sur les évolutions qu’a suscitées cette canicule.

Depuis 2004, un double système d’alerte météo et sanitaire

Déclenché chaque été depuis 2004, le système d’alerte s’appuie sur deux piliers, la prévention des risques des canicules sur la santé auprès du grand public et des publics à risques, ainsi que la mise en place d’un système de veille pour anticiper les épisodes de chaleur et agir rapidement lorsqu’ils se produisent.

Si avant 2003 un dispositif d’alerte de Météo-France existait en cas de grand froid, aucun n’était prévu pour la forte chaleur. Une vigilance canicule a été instaurée dès 2004 à l’échelle de chaque département pour des prévisions à vingt-quatre heures, à l’aide d’un système d’identification à quatre couleurs : vert (températures habituelles pour la saison), jaune (épisodes de chaleur et pics de chaleur), orange (canicule), rouge (canicule extrême).

Ce dispositif a été couplé à un système d’alerte « canicule et santé » (SACS), piloté par l’agence Santé publique France (SPF, ex-Institut de veille sanitaire, qui fut critiqué pour son manque de réactivité après la canicule de 2003). Il permet de surveiller les indicateurs de morbidité – dont le recours au soin d’urgence – et de mortalité, afin d’avertir les pouvoirs publics « pour qu’[ils adaptent] si besoin les mesures de prévention et de gestion », souligne l’agence dans un document diffusé en juin 2023.

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