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Aurélien Rousseau, nouveau ministre de la santé, un « bon élève » face à de fortes attentes

Aurélien Rousseau arrivant au ministère de la santé, à Paris, le 21 juillet 2023.

« C’est derrière », assure Aurélien Rousseau, en nous recevant dans son nouveau bureau du 7étage du ministère de la santé, ce jeudi 27 juillet, une semaine jour pour jour après sa nomination. La controverse sur un possible conflit d’intérêts, du fait du poste de son épouse, numéro deux de l’Assurance-maladie, a beau avoir été écartée par la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique, elle a pesé sur ses premiers jours Avenue de Ségur.

Ceux qui ont suivi sa carrière n’ignorent pas que le haut fonctionnaire de 47 ans était, il y a peu encore, directeur de cabinet d’Elisabeth Borne, la cheffe du gouvernement, et, avant cela, directeur de l’agence régionale de santé d’Ile-de-France aux pires heures de la crise due au Covid-19. Mais tous ceux qui ont découvert son nom lors du remaniement du 20 juillet ont surtout entendu qu’il était le « mari de Marguerite Cazeneuve ». Et que les fonctions du couple pourraient être incompatibles. « Ce soupçon a été extrêmement pénible, même si je ne parlerais pas de violence, je sais qu’il y a des choses beaucoup plus graves, concède-t-il. Mais ça a été une plongée immédiate dans ce que peut être un déferlement. »

Sans attendre que la polémique se tasse, le nouveau ministre de la santé est allé au contact des soignants et en a fait son propre récit sur les réseaux sociaux, n’hésitant pas à se mettre en scène. « Chacun a son histoire. La mienne est passée longuement par un service de “réa” de la Pitié », a-t-il tweeté, le 21 juillet, dévoilant deux photos le montrant en train de déambuler à la Pitié-Salpêtrière, à Paris, aux côtés d’hospitaliers et de Nicolas Revel, le patron de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris. Une référence à ses mois d’hospitalisation pour une maladie neurologique rare, le syndrome de Guillain-Barré, du temps où il étudiait à l’Ecole nationale d’administration. Autre tweet, autre cadre : Aurélien Rousseau s’est rendu, le 26 juillet, de nuit, au SAMU de Paris. L’occasion de rendre hommage à l’« engagement » des soignants. Entre-temps, la presse a pu l’accompagner, le 24 juillet, dans une maison de santé à Magny-en-Vexin (Val-d’Oise), où il s’est officiellement saisi du dossier des déserts médicaux.

Un « homme de cabinet »

Car dans un tout autre style que d’autres nouveaux ministres, qui, à l’éducation ou aux solidarités, égrènent de premières annonces, il revendique de se donner du temps pour préciser sa feuille de route. « Je suis encore dans les premiers jours de mon installation, je ne veux pas donner l’impression de dérouler une copie, ni prendre le risque de me tromper sur l’ordre des priorités », explique-t-il, quand bien même sa connaissance du système, autant que des attentes de Matignon et de l’Elysée, ne fait guère de doute. C’est aussi le refrain qu’il a entonné lors de la cérémonie de passation de pouvoir, le 20 juillet, où il a préféré livrer quelques-unes de ses « convictions » sur la « prévention », notamment, ou sur les solutions qui émergent du « terrain ».

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