Close

Sur les quais de Sète, le port de commerce prépare ses branchements électriques

La navette circule sur les canaux, pont après pont, entre trois siècles d’histoire. Aux portes de la Méditerranée, les socles de la première digue du port de Sète (Hérault) remontent au « temps de Louis XIV » (1666), rappelle Philippe Malagola, président de cet établissement public régional, gilet de sauvetage sur les épaules. Aujourd’hui, cap sur un nouveau chantier : le branchement électrique de navires à quai se prépare dans le port de commerce, principale activité de tout le complexe, loin devant la pêche et la plaisance.

Sur une dizaine de quais, les travaux prévoient quatre points de connexion, qui concernent les embarcadères les plus fréquentés (environ 550 escales sur 1 100, en 2022). Après une délibération régionale de 2019, puis un premier coup de pelle en février 2023, des bateaux pourront bientôt s’alimenter en électricité bas carbone. En principe, dès décembre.

Pour l’heure, les navires polluent, même quand ils sont amarrés. Leurs moteurs continuent de tourner à quai, généralement au gasoil. Navigation au fioul comprise, le transport maritime est responsable de 3 % environ de toutes les émissions de gaz à effet de serre responsables du réchauffement climatique, selon l’Organisation maritime internationale.

« S’adapter aux contraintes des différents navires »

L’électrification des quais favorisera l’« acceptabilité » du port, espère son directeur général, Olivier Carmes. Surtout vis-à-vis de la population locale, la première touchée par les émissions polluantes des bateaux. « Oxyde d’azote, oxyde de soufre et particules fines », recense M. Malagola. Ces dernières années, un collectif d’habitants a déjà protesté contre le projet d’accueillir des yachts en plein centre-ville, quai d’Alger. Depuis 2019, ces vaisseaux de grand luxe occupent finalement un autre emplacement, dans une marina aménagée à cet effet.

Les travaux en cours sont censés profiter à d’autres types d’embarcations. Comme le Cristal, long de quelque 160 mètres. Des initiales bleues sont inscrites en gros sur la coque : celles de la compagnie italienne GNV. De ce ferry s’échappe de la fumée, en cette matinée pluvieuse de juillet. Il attend ses passagers et leurs voitures, en partance pour le Maroc. Une clientèle familiale.

A terre, les travaux de génie civil ou de voirie et réseau divers se poursuivent. Des potences livreront le courant jusqu’à bord. « Il faut s’adapter aux contraintes des différentes compagnies et des différents navires », résume, de son bureau d’Aix-en-Provence, Luis Roca, responsable des infrastructures critiques pour la société d’ingénierie Cap Ingelec, maître d’œuvre sur le chantier. Les installations seront compatibles aussi bien avec la fréquence des Etats-Unis qu’avec celle habituelle en Europe – respectivement 60 hertz et 50 hertz. Quant à la tension, pour acheminer le courant jusqu’aux embarcations, elle passera de 20 000 volts à 11 000 volts, voire à 6 600.

Il vous reste 48.43% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

source

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

0 Comments
scroll to top