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Sénégal : le journaliste Pape Alé Niang, critique du pouvoir, à nouveau placé en garde à vue pour « appel à l’insurrection »

Des journalistes sénégalais marchent pour la libération de leur confrère Pape Alé Niang à Dakar le 18 novembre 2022, après sa première arrestation. Il a de nouveau été placé en garde à vue samedi 29 juillet.

Le journaliste sénégalais Pape Alé Niang, un critique du gouvernement, détenu l’année dernière pour une chronique qu’il a publiée, a une nouvelle fois été placé en garde à vue. « Il est poursuivi pour appel à l’insurrection », a communiqué, samedi 29 juillet, son avocat, Moussa Sarr, à l’Agence France-Presse (AFP).

Arrêté samedi matin, M. Niang « a décidé d’observer immédiatement une grève de la faim », a ajouté son avocat. Son arrestation intervient au lendemain de celle du principal opposant politique, Ousmane Sonko que la justice sénégalaise accuse, entre autres, de « vol ».

Patron du site d’informations Dakar Matin, M. Niang avait évoqué vendredi l’arrestation de Sonko dans une vidéo diffusée en direct sur les réseaux sociaux. Dans une autre affaire, M. Niang avait été arrêté en novembre dernier puis en décembre après avoir été accusé d’avoir « divulgué des informations susceptibles de nuire à la défense nationale » et d’avoir « répandu de fausses nouvelles » dans une chronique sur M. Sonko.

Le journaliste avait observé une grève de la faim avant d’être libéré en janvier et placé sous strict contrôle judiciaire.

Le principal opposant inculpé

Ousmane Sonko a été inculpé samedi pour appel à l’insurrection et autres crimes et délits, qui « n’ont rien à voir » avec l’affaire de mœurs pour laquelle il a été condamné en juin et qui a engendré de graves troubles.

M. Sonko a été arrêté vendredi pour avoir « volé avec violence le téléphone portable d’une femme gendarme » et pour avoir « aussitôt appelé le peuple, par un message subversif divulgué sur les réseaux sociaux, à se tenir prêt », selon le procureur.

La version que M. Sonko a publiée sur les réseaux sociaux avant son arrestation est toute autre. Il a accusé des forces de sécurité présentes devant son domicile de l’avoir filmé, et a raconté avoir alors « arraché le téléphone et demandé à la personne (…) d’effacer les images qu’elle a prises », ce que cette dernière a refusé de faire. « Je demande au peuple de se tenir prêt pour faire face à ces abus sans fin », a-t-il conclu dans son message.

Ousmane Sonko doit être interrogé lundi par un juge, a annoncé à l’AFP l’un de ses avocats. Le juge décidera ou non de retenir les charges qui pèsent contre lui.

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L’opposant avait été condamné, le 1er juin, à deux ans de prison ferme dans une affaire de mœurs, un verdict qui le rend inéligible en l’état, soulignent ses avocats et des juristes. Sa condamnation a engendré début juin les troubles les plus graves depuis des années au Sénégal, qui ont fait 16 morts selon les autorités, une trentaine selon l’opposition.

Ousmane Sonko dépeint le président Macky Sall comme un dictateur en puissance, tandis que les partisans du chef de l’Etat le qualifient d’agitateur qui sème l’instabilité. Macky Sall a annoncé début juillet qu’il ne briguerait pas un troisième mandat, après des mois d’ambiguïté à ce sujet.

Le Monde avec AFP

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