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A la RATP, des premiers résultats dans le rouge pour Jean Castex

PDG de la RATP depuis le 23 novembre 2022, Jean Castex a présenté à son conseil d’administration ses premiers résultats financiers, vendredi 28 juillet. C’est une douche froide et un rappel des réalités de l’entreprise : lorsque les coûts augmentent sans évolution des recettes, elle perd de l’argent. Or, la RATP – outre un impact de 6 millions d’euros lié aux émeutes de juin – subit de plein fouet les effets de l’inflation. Le communiqué de l’entreprise égrène les hausses de charges : 74 millions d’euros de plus sur les salaires, 103 millions pour l’énergie et 26 millions pour les « autres », un total de 203 millions. « A mi-exercice, l’impact de l’inflation excède déjà celui constaté sur les années précédentes, soit 200 millions pour toute l’année 2022 et 56 millions en 2021 », alerte la direction.

On s’attend à trouver dans les lignes qui suivent les efforts fournis par l’entreprise pour réduire ses coûts et absorber le choc. La veille, en présentant ses résultats, la SNCF a, par exemple, précisé qu’elle avait réduit ses charges de 390 millions d’euros au premier semestre, soit 2 % de ses coûts totaux, en passant au peigne fin tous ses projets et tous ses chantiers pour limiter les répercussions sur le tarif des billets. La RATP, elle, promet de maîtriser ses charges, mais sans donner de détails et sans s’attarder…

Jean Castex ne peut pas non plus jouer sur le prix du ticket : ce n’est pas lui qui le fixe. Il ne peut compter que sur ce que lui verse son grand client : Ile-de-France Mobilités (IDFM), l’autorité organisatrice des transports présidée par Valérie Pécresse. Or, le patron de la RATP a trouvé dans son contrat avec IDFM des « clauses d’indexation contractuelles qui ne sont plus adaptées à l’environnement inflationniste actuel », explique le communiqué. La compensation des hausses de salaires, par exemple, est plafonnée à 1,5 % par an, alors que le PDG a signé un accord avec tous les syndicats, sauf celui des cadres, prévoyant plus de 5 % d’augmentation. La RATP note que l’index utilisé pour compenser le prix de l’électricité lui est aussi très défavorable.

« Redresser la production »

Jean Castex se tourne donc vers IDFM. Problème, sa présidente, Valérie Pécresse, a elle-même bien du mal à boucler son budget. Elle envisage d’augmenter une nouvelle fois le passe Navigo et réclame au gouvernement, depuis presque un an, la possibilité de procéder à des hausses d’impôt, notamment du versement mobilité que paient les entreprises, mais aussi de la taxe de séjour que versent les touristes. Comme les anciens ministres de Jean Castex, à l’exception de Clément Beaune, chargé des transports, ne se précipitent pas pour donner leur feu vert, il lui est pour l’instant difficile de renégocier le contrat de la RATP.

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