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Le sauvetage du groupe Casino franchit une étape majeure

Un supermarché Casino à Nantes, le 27 juillet 2023.

Objectif atteint. Le groupe Casino (Monoprix, Franprix, Naturalia, CDiscount…) a annoncé, vendredi 28 juillet, avoir signé la veille un accord de principe avec ses principaux créanciers et le consortium de rachat mené par l’homme d’affaires tchèque Daniel Kretinsky (actionnaire indirect du Monde). Ce protocole, négocié sous l’égide des conciliateurs Marc Sénéchal et Aurélia Perdereau et du Comité interministériel de restructuration industrielle (CIRI), vise à restaurer la situation financière du sixième distributeur alimentaire français, dont la survie est menacée.

Deux grandes actions sont prévues : d’un côté, la conversion de créances en actions, visant à effacer 4,7 milliards d’euros de dettes financières ; de l’autre, une recapitalisation à hauteur de 1,2 milliard d’euros, dont 925 millions fournis par trois repreneurs, EP Global Commerce (la société d’investissement de M. Kretinsky), Fimalac (la holding de Marc Ladreit de Lacharrière), et le fonds spéculatif britannique Attestor. Au terme de ces opérations, le trio EP-Fimalac-Attestor possédera 53 % du capital du distributeur. Jean-Charles Naouri, le fondateur et actionnaire majoritaire du groupe Casino, n’en détiendra plus que 0,15 % à travers la maison mère, Rallye, elle-même en procédure de conciliation avec ses créanciers.

Certes, la route apparaît encore longue et semée d’embûches. Entre l’ouverture d’une procédure de sauvegarde accélérée et l’augmentation de capital, la restructuration se prolongera jusqu’au premier trimestre 2024. Pour autant, cet accord de principe constitue une étape majeure en vue du sauvetage de Casino. Selon nos informations, les assureurs crédit avaient, en effet, accepté de maintenir jusqu’au 28 juillet leurs couvertures sur le groupe, indispensables pour assurer l’approvisionnement des rayons. Au-delà, les assureurs demandaient des engagements de la part des banques…

Hypermarchés délaissés

Les inquiétudes des partenaires financiers ou fournisseurs étaient d’autant plus fortes que la crise du groupe, liée à l’origine à un excès de dettes, s’est muée en déboires commerciaux. Selon un communiqué diffusé jeudi matin, Casino a essuyé au premier semestre une perte part du groupe de 2,2 milliards d’euros (contre un déficit de 259 millions d’euros sur la même période de 2022). Cette perte reflète en partie des dépréciations comptables, mais surtout la dégradation de l’activité : hypermarchés et supermarchés du groupe sont délaissés par les consommateurs, soucieux de trouver les prix les plus bas en période d’inflation.

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