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Emmanuel Macron défend la « Nouvelle-Calédonie française » devant une foule loyaliste à Nouméa

La foule attend l’arrivée d’Emmanuel Macron sur la place des Cocotiers, à Nouméa, le 26 juillet 2023.

Un champ de drapeaux bleu, blanc, rouge, des Marseillaise chantées en collant à l’esprit guerrier du texte : c’est une marée humaine de 8 500 loyalistes calédoniens qui a tenu la place des Cocotiers de Nouméa, mercredi 26 juillet, pour écouter le discours du président de la République, Emmanuel Macron, sur l’avenir de la Nouvelle-Calédonie. Et, devant cette foule qui a paru le galvaniser par moments, le chef de l’Etat a prononcé des mots forts, parfois violents, d’autorité régalienne et républicaine. Un discours de combat dans un pays qui cherche toujours l’apaisement.

« La Nouvelle-Calédonie est française parce qu’elle a choisi de rester française », a-t-il rapidement déclaré sous les applaudissements. Le territoire doit écrire un nouveau projet, alors que se clôt la période ouverte par les accords de Matignon, qui ont scellé la paix entre Blancs et Kanak en 1988, et celui de Nouméa, qui a accordé, en 1998, une large autonomie en vue d’une « pleine souveraineté calédonienne » et reconnu les ravages de la colonisation pour les Kanak. « Ce processus fut une fierté pour nous tous », a rappelé Emmanuel Macron. Mais le prochain projet, « ce sera celui de la Nouvelle-Calédonie dans la République ».

Dans la matinée, quatre grandes figures indépendantistes n’ont pas répondu à l’invitation présidentielle de réunir toutes les forces politiques du pays, illustrant tout à la fois les divisions du Front de libération nationale kanak et socialiste et la colère d’une base qui réclame l’émancipation promise sans plus attendre.

Pour l’Union calédonienne (UC), principale composante du mouvement, manquaient Roch Wamytan, le président du Congrès calédonien, et Daniel Goa, le chef du parti. Pour le Parti de libération kanak, Paul Néaoutyine, président de la province nord. Et, pour le Rassemblement démocratique océanien, Aloisio Sako. Le 17 juillet, ce dernier avait illustré l’état d’esprit des troupes : « Emmanuel Macron avait dit, lors d’un déplacement en Algérie, que la colonisation était un crime contre l’humanité. Et voilà qu’en Calédonie cela fait cent soixante-dix ans que le pays est colonisé. »

« Pas de bégaiement !  »

De tels mots n’ont pas été répétés. « Pour ceux qui n’étaient pas là, j’ai personnellement été blessé par leur absence », a dit Emmanuel Macron, avant de hausser le ton : « Je dis à tous : “Pas de retour en arrière ! Pas de bégaiement ! Pas de surplace !” »

Des reproches ont suivi. « Il ne faut pas accepter les diktats de ceux qui ne savent plus trop où est leur base. Le dialogue tripartite [avec l’Etat], c’est un courage que vous avez eu, qui a mis fin à la violence. Se réfugier dans le silence, l’isolement, un séparatisme, c’est choisir à nouveau demain le risque de la violence. Non ! » La poursuite de la politique de la chaise vide ne peut continuer, a indiqué dans le huis clos de la matinée le président de la République, si elle revient à bafouer l’Etat. La suite des propos valait pour les non-indépendantistes, dont certaines figures se sont radicalisées, à l’instar du sénateur Les Républicains Pierre Frogier, dont Sonia Backès, cheffe de file des loyalistes à la tête de la province sud, s’est rapprochée en vue des prochaines sénatoriales. Les trois référendums qui ont rejeté l’indépendance entre 2018 et 2021 ont-ils tout réglé ? « Non. Il faut là aussi redoubler d’humilité et de sens des responsabilités », a rappelé Emmanuel Macron.

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