Close

Arnaud de Puyfontaine, lieutenant zélé de la famille Bolloré

Arnaud de Puyfontaine, président du directoire de Vivendi, le 29 août 2022, à Paris.

« Quand mon père cherchait, en 2014, un successeur à Jean-François Dubos comme président du directoire de Vivendi, se remémore Yannick Bolloré, président du conseil de surveillance du groupe, j’ai demandé à voir la liste établie par le chasseur de têtes. Y figurait Arnaud de Puyfontaine, avec qui je déjeunais régulièrement. »

Il se souvient aussi d’une drôle de coïncidence : « Lorsqu’on l’a appelé, il était justement à l’Hôpital américain pour une petite intervention… dans la chambre Vincent-Bolloré – mon père est donateur. » Le groupe et « Puyf », comme l’appellent ceux que sa particule orgueilleuse agace, ont fait affaire trois jours plus tard.

Arnaud de Puyfontaine n’est alors pas connu du grand public, mais cela fait longtemps que, dans les médias et la communication, il bâtit ses réseaux. Dans Paris, des dizaines de personnes assurent être ses intimes, sans pourtant être capables de dire plus de trois mots personnels sur lui.

Ce patron, qui a travaillé pour le groupe de médias anglais Emap, l’italien Mondadori et l’américain Hearst, a l’art de nouer des amitiés. La succession Bolloré ne lui a pas échappé. A défaut de côtoyer vraiment le patriarche, Vincent – il ne l’a alors pas rencontré plus de trois fois –, il s’est mis à cultiver sa relation avec le deuxième de ses fils, Yannick Bolloré, plus « bobo » et moins « pirate » que son père. Plus abordable, aussi.

Plaire aux enfants et rassurer leur père : en entrant dans le groupe, il a tout de suite compris le défi qui l’attendait. « Etre CEO dans un groupe familial réclame certaines qualités, notamment s’intégrer à la famille, se mettre à la place de chacun, se projeter dans la durée », détaille ainsi Yannick Bolloré. Et bâtir des liens à la fois d’intérêt et d’amitié. « Arnaud a longtemps dit qu’on était cousins, moi à Havas, lui à Vivendi. Puis, quand Vivendi a acheté Havas, on est devenus frères », assure le fils du milliardaire breton. « Ce job avec nous, c’est probablement son dernier job », ajoute-t-il.

C’est aussi, sans doute, le plus exposé. La publication des résultats semestriels de Vivendi, attendue jeudi 27 juillet après la clôture de la Bourse, sera ainsi auscultée. Arnaud de Puyfontaine, installé dans l’ancien bureau de Jean-Marie Messier, avec vue sur l’Arc de triomphe, le sait. Il continue donc d’afficher sa stratégie, qui n’a pas varié depuis sa nomination : faire de Vivendi un « Disney européen », même si le groupe américain affronte aujourd’hui de sérieuses bourrasques. Son modèle ? L’ours Paddington, comme exemple suprême de diversification de licences à décliner dans tous les formats (livres, dessins animés, jeux vidéo, produits dérivés, parcs à thème…).

Il vous reste 77.62% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

source

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

0 Comments
scroll to top