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Emmanuel Macron dit vouloir « entendre l’émotion » des policiers « tout en faisant respecter l’Etat de droit »

Emmanuel Macron a été interrogé, lundi 24 juillet, sur les propos de Frédéric Veaux, le directeur général de la police nationale, qui a souhaité dimanche la libération d’un policier de la BAC de Marseille incarcéré dans le cadre d’une enquête sur des violences policières commises en marge des récentes émeutes. « Le savoir en prison m’empêche de dormir », a asséné M. Veaux dans un entretien au Parisien.

Interrogé dans une interview aux « 13 heures » de TF1 et de France 2, le chef de l’Etat a refusé de commenter ces déclarations, mais il a dit vouloir comprendre « l’émotion » des policiers après les récentes émeutes, tout en « faisant respecter l’Etat de droit pour tous ».

La « légitimité » des policiers « tient du fait qu’ils protègent le cadre républicain et qu’ils font respecter les lois démocratiquement votées », a répondu le président de la République. « Bien évidemment, eux-mêmes s’inscrivent dans le cadre de la loi et de l’état de droit », a-t-il déclaré. « Nul en République n’est au-dessus de la loi », a-t-il insisté.

« Garant de l’indépendance de l’autorité judiciaire »

Le placement du policier de Marseille en détention provisoire est « une décision qui a été prise par un magistrat, et donc je ne me prononcerai pas sur celle-ci », a expliqué le chef de l’Etat, rappelant qu’il est « le garant des institutions et aussi de l’indépendance de l’autorité judiciaire ».

Après avoir rappelé que 900 policiers avaient été blessés lors des émeutes et qu’ils avaient été confrontés à une « violence extrême », Emmanuel Macron, marchant sur une ligne de crête, a souligné l’importance « d’entendre cette émotion ».

« Nul n’est au-dessus de la loi de la République. La justice doit poursuivre son travail dans la sérénité et en toute indépendance », a rebondi le ministre de la justice, Eric Dupond-Moretti, sur Twitter. « C’est une condition indispensable au respect de l’Etat de droit, qui est le fondement de notre démocratie. »

Dans un communiqué, Olivier Leurent, le président du tribunal judiciaire de Marseille, a rappelé de son côté que « l’indépendance de la justice est un principe constitutionnel et une garantie essentielle dans un Etat de droit ». M. Leurent « fait observer que la décision contestée a été prise par un magistrat indépendant, à l’issue d’un débat contradictoire au cours duquel chacune des parties a pu s’exprimer librement » et qu’un appel de cette décision doit être examiné prochainement. « Dans l’attente [de l’examen de cette décision], conclut-il, il est de la responsabilité de chacun de garantir la sérénité du cours de la justice à laquelle contribuent (…) les agents et [les] magistrats des services judiciaires en lien avec les services de police, dans un climat de confiance réciproque indispensable au bon fonctionnement de nos institutions républicaines. »

Quatre policiers ont été mis en examen vendredi, et l’un d’eux a été placé en détention provisoire. Ils sont soupçonnés d’avoir tiré au LBD sur un jeune homme de 21 ans avant de le passer à tabac, en marge des récentes émeutes.

Le Monde avec AFP


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