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Le service Vélib’, très sollicité, demeure insuffisant à un an des JO de Paris

Un employé répare les vélos dans une station Vélib’, à Paris, le 23 avril 2020.

Le Vélib’ profite de l’engouement pour la bicyclette. Le vélo en libre-service couvrant Paris et une soixantaine de communes de sa banlieue, exploité par l’entreprise Smovengo, compte quelque 400 000 abonnés, davantage que dans les années 2007-2017, lorsque le service était confié au géant de la publicité JCDecaux. Avec 44 millions de courses effectuées en 2022, le service a dépassé le niveau antérieur au changement d’opérateur et à la pandémie. Chaque bicyclette est utilisée quatre à sept fois par jour. La création de nombreux axes cyclables, à Paris mais aussi dans sa banlieue, contribue sans doute à ce résultat.

Tout va bien pour Vélib’, donc ? Pas tout à fait. En 2022, l’usage du vélo en libre-service n’a progressé, à Paris, que de 13 %, une évolution inférieure à celle de la fréquentation des axes cyclables (+ 19 %), selon le bilan des déplacements de la Ville de Paris. Les habitués déplorent notamment, comme en attestent les commentaires en ligne, les vélos défectueux et les stations vides.

En outre, un rapport d’audit, publié en juin par la société Rise Conseil, a ravivé la rivalité entre la collectivité, le Syndicat Autolib’ et Vélib’ Métropole (SAVM), composé des élus des communes concernées, et son prestataire Smovengo, un consortium sur mesure créé par des acteurs économiques du vélo (Fifteen), du stationnement (Indigo) et de la mobilité (Mobivia, Moventia).

L’audit de Rise Conseil, qui concerne la période 2018-2021, début de l’exploitation par Smovengo, porte un jugement sévère. « La qualité de service n’est pas satisfaisante » et ne répond ni aux attentes des usagers ni aux termes du contrat passé avec la collectivité publique, indiquent les consultants. Le taux de satisfaction des utilisateurs, mesuré chaque année par Ipsos, ne dépasse pas 50 % en 2021, largement inférieur aux 88 % affichés en 2010, à l’époque de JCDecaux, mais aussi, comme le remarque amèrement l’audit, au contentement des clients de la SNCF (59 %) ou de la RATP (89 %).

Service déficitaire en vélos

Si le nombre de stations, 1 400, est conforme à l’objectif contractuel, le service est déficitaire en vélos. On pouvait en louer, en 2021, 17 000, dont 7 000 électriques, carénés en bleu, et 10 000 classiques, en vert. C’est environ 3 300 de moins que ce qui était promis.

Les utilisateurs se plaignent, en outre, du mauvais état des vélos et de la difficulté à trouver un Vélib’ électrique. Ceux-ci, compte tenu de leur temps de recharge, demeurent longuement immobilisés en station.

Le SAVM, la Ville de Paris et Smovengo disent partager le même objectif d’amélioration. Mais la collectivité et l’opérateur, qui admettent des « relations tendues », se contredisent fermement quand il s’agit de définir leurs responsabilités respectives.

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